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A thread too tight || PV Akshara Kamath
Dylan Anagnos
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Dylan Anagnos
Mar 16 Juil 2024 - 16:14
Quand il n'y en a plus...
16 juillet 2106, dans un bar de Sungei Buloh, avec Akshara Kamath
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Aujourd’hui, comme bien souvent, le bar est plein. Son ambiance chaleureuse, faite de bois et de pierres, détonne beaucoup, à mes yeux, avec l’ambiance qui règne dans la ville basse. Peut-être est-ce pour cela qu’il est grandement aimé par notre clientèle.
Lorsque je l’ai découvert la première fois, j’ai pensé qu’il ferait bon vivre dans un endroit comme celui-ci. Surtout en étant accompagné de mon bienfaiteur. Ce dernier m’avait présenté à ses employés qui m’ont immédiatement regardé froidement, comme si je n’étais qu’une épine dans leur pied. Un être si insignifiant que son absence ne ferait aucune différence. Enfin, si, un soulagement de ne pas l’avoir dans ses pattes. Finalement, ce regard qu’ils m’ont porté n’était pas si différent de ceux qui se posaient constamment sur moi toute ma vie. Cela m’a conforté dans l’idée que mon nouveau patron ne pouvait être que mon sauveur.

Aujourd’hui, ma journée a débuté aux aurores. Mes collègues étant trop fatigués pour ranger la salle, j’ai été appelé en urgence pour les remplacer. Il est très rare que le bar ferme. De ce que j’ai cru comprendre, ce n’est le cas que depuis que je suis arrivé, mais quelle valeur puis-je donner à ces personnes qui ne me voient pas ? Surtout que mon bienfaiteur ne m’a jamais parlé d’une telle chose. Au contraire, il m’a bien fait comprendre que c’était rare de fermer l’établissement depuis toujours afin de satisfaire tout le monde, que c’était dans l’intérêt de tous.
Quoi qu’il en soit, malgré la fatigue qui me tenaille par le manque de sommeil accumulé, je me suis levé, débarbouillé et changé pour me rendre là-bas. Les rues restent animées la nuit mais, alors que le soleil nous offre la chaleur de ses rayons, elles semblent s’éteindre quelques heures avant de redevenir longuement bruyantes. Ce calme me permet d’avancer sans trop de craintes et j’arrive plutôt rapidement devant la façade d’un bâtiment qui ne paye pas de mine. C’est bien moins chaleureux qu’à l’intérieur, certainement pour ne pas trop se démarquer du reste et offrir de la discrétion à ceux qui se cachent. Pourtant, la devanture ne trompe pas et les baies vitrées laissent entrevoir l’ambiance si appréciée des lieux. Malheureusement, ce n’est pas par là que je dois entrer, mais par une ruelle qui longe l’un des murs du bâtiment. C’est là que se trouvent les poubelles et la porte de service que nous utilisons afin de ne pas déranger les clients.

Dès que je passe le pas de la porte, le patron me fait un sermon concernant mon retard. Ai-je tant tardé que ça ? Je ne sais pas lire l’heure et je ne me rends pas toujours compte du temps qui passe. Je me sens désolé d’avoir mis tout le monde dans l’embarras à cause de tout ça et, sans plus tarder, dès la fin des remontrances qui me sont destinées, je me prépare rapidement dans les vestiaires avant d’aller ranger la salle. Celle-ci est affreusement sale, comme si quelqu’un s’était amusé à la couvrir de terre. L’aspirateur est un objet salvateur, surtout dans des moments comme celui-ci. Celui-ci passé dans la salle et les communs, je passe la serpillère puis je m’occupe de remettre les tables et les chaises. Pendant ce temps, le patron nous laisse pour aller se reposer et confie ma surveillance à un collègue qui n’a pas travaillé la veille.
Dès lors que mon sauveur a quitté le bar, je me retrouve sous une charge importante de tâche. C’est comme si je ne finissais jamais ce que je commençais puisque, à peine ai-je fini quelque chose, on m’en demande une autre. Inlassablement. Sur un ton tranchant, presque méchant. Je suppose que je ne suis pas assez rapide pour faire ce qui m’a été demandé et que cela est extrêmement agaçant…

La salle commence à se remplir dès que la matinée est un peu plus avancée. D’autres collègues sont venus nous rejoindre entre-temps. C’est maintenant que commence réellement le plus difficile : en plus des tâches incessantes, je dois également répondre aux exigences des clients. Cela ne cesse jamais et ma lenteur ne fait qu’énerver un peu plus les autres. Pourquoi suis-je autant en difficulté alors que les autres semblent s’en sortir quoi qu’il arrive ? Ils semblent ne ressentir aucun poids en travaillant. Toujours frais, souriants (sauf lorsqu’ils me parlent) et adroits.
Lorsque le soir commence à tomber, j’ai déjà cassé de la vaisselle un bon paquet de fois. Je tombe de plus en plus au sol comme si je ne savais plus mettre un pied devant l’autre. Ma vision est de plus en plus floue, ce qui m’empêche de lire correctement les commandes. C’est de pire en pire… A côté de ça, mes collègues ne semblent pas du tout fatigués, comme s’ils n’avaient fait que commencer la journée.

Ce soir est pire que les autres. Cette fois, ma maladresse m’a fait renverser une commande sur un client en tombant. Je crois que ma vision est devenue noire à un moment avant de revenir. Je ne comprends pas trop… En tout cas le mal est fait et mes collègues arrivent rapidement pour s’excuser auprès du client et m’emmener dans l’arrière salle. J’ai le droit à un sermon fait de cris et de reproches. Si nous avions moins de clients, je pense que cela aurait duré une éternité. J’ai eu beau m’excuser, cela n’a servi à rien… Je n’ai pu que garder la tête baissée pour écouter ce qu’on avait à me dire avant de reprendre mon travail, toujours à un rythme effréné que je peine à suivre.
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Akshara Kamath
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Mar 16 Juil 2024 - 22:51


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A thread too tight

“ Peser le pour et le contre ”

Soupirant devant le miroir de la salle de bain de sa résidence familiale où son père donnait une fête avec ses amis et ses collaborateurs, elle s'était éclipsée dans le but de "se rafraîchir" avait-elle dit à son interlocuteur qui lui tenait la jambe depuis plus d'une demi heure sur la valeur actuelle de son entreprise. Plus elle vieillissait, plus tout ceci l'épuisait. Mais elle devait garder la face et faire bonne figure pour que jamais, ô grand jamais son petit secret ne soit découvert. Finalement, elle se passa tout de même un peu d'eau sur le visage et alla rejoindre son père pour lui expliquer qu'elle se sentait indisposée et qu'elle souhaitait qu'on la laisse tranquille dans sa chambre.

Laissant la charge à son garde du corps personnel de surveiller la porte de cette dernière, elle lui promit de ne rien entreprendre de trop dangereux sans lui. Car oui, en vérité, il savait très bien que sa protégée n'était pas indisposée à la soirée mais qu'elle avait simplement trouvé une excuse pour disparaître rapidement et pouvoir enfiler une tenue discrète avant de quitter la villa par la fenêtre de sa chambre afin de se rendre à l'autre bout de la cité.

Dans quel but me direz-vous ? Et bien voilà, un des invités présents à la soirée de son père avait fait mention d'un individu situé quelque part dans la basse ville qui était en train de monter un petit commerce d'une nouvelle drogue dont elle n'avait jamais entendu parler jusqu'alors. Et comme il fallait bien commencer ses recherches à un endroit, la voilà quelques heures après avoir quitté la fête en train de se faufiler dans les rues de Sungei Buloh pour glaner ne serait-ce qu'un petit quelque chose. Si une drogue nouvelle se répandait dans la basse ville, il y avait fort à parier qu'elle provienne soit de l'extérieur de la cité, soit que les dealeurs tentent de la revendre aux pauvres miséreux cherchant désespérément des soins... ou de l'espoir.

Vêtue de noir, sobre, dans un legging moulant qui facilitait les mouvements en cas de problèmes, elle portait le bas d'un masque de ninja pour couvrir seulement la moitié inférieure de son visage. Ses yeux verts émeraude étaient laissés à découvert mais ses cheveux d'ébène rattachés en un chignon haut se glissaient parfaitement sous la large capuche. Elle décida finalement de commencer ses recherches dans un bar très atypique où la clientèle se pressait et attirait toute l'attention du personnel chargé de les servir. Bien, c'était typiquement dans ces endroits bondés que la jeune femme pouvait plus facilement faire ce qu'elle avait à faire.

Ceci dit, attentive comme elle l'était de tout ce qui se déroulait autour d'elle, son regard ne manqua pas la scène de maladresse d'un serveur qui renversa une commande sur un client et qui s'éclipsa avec ceux qui semblaient être ses collègues - ou ses responsables - avant de revenir, l'air encore plus misérable que précédemment. Akshara se mordit la lèvre un instant, hésitante.

Elle n'était clairement pas venue là pour sauver les miches d'une seule personne ; elle devait récupérer des informations, même minimes, sur cette potentielle drogue en circulation. Mais son empathie naturelle prit le dessus sur sa raison, si bien qu'après avoir pesté contre elle même elle ne put s'empêcher de se diriger vers le bar où le jeune homme s'était remis à travailler avec diligence et effort, mais toujours l'air pathétique.

« Hé, tout va bien ? »

Demanda-t-elle par dessus le bruit de la clientèle du bar afin de se faire entendre de son interlocuteur qu'elle fixait avec intensité pour déceler ses intentions au cas où il ne soit pas disposé à entamer une conversation.

« J'ai vu la scène tout à l'heure... Tu as l'air d'avoir passé un sale quart d'heure avec tes collègues quand vous vous êtes éclipsés. Faut pas que tu te laisses marcher sur les pieds. »

Elle s'installa où elle trouva une place et jeta un œil vers le tableau des consommations. Evidemment, elle allait devoir prendre un verre si elle ne voulait pas que sa présence paraisse trop suspecte. Et évidemment, ce serait sans alcool pour rester au maximum de ses capacités. Une fois son choix effectué dans un coin de sa tête, elle reporta son attention sur le jeune homme avec un regard plus doux.

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Dylan Anagnos
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Mar 16 Juil 2024 - 23:32
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16 juillet 2106, dans un bar de Sungei Buloh, avec Akshara Kamath
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Nettoyer le sol là où j’ai fait tomber la commande des clients, débarrasser les tables, aller dans la réserve pour aller chercher de l’alcool, amener une commande prise par un de mes collègues au bar… Alors que cela ne semble pas vouloir s’arrêter, voilà que j’entends une voix toute proche s’élever avec douceur près de moi. Bien que cela soit impossible qu’on s’inquiète pour moi, je tourne la tête pour m’en assurer. Je ne voudrais pas qu’on me reproche d’ignorer quelqu’un qui me parle. Que cela soit un client ou un collègue, ce serait une mauvaise chose.
Je découvre alors une femme qui me regarde de ses yeux verts. Ils ont quelque chose d’hypnotisant. Au point que j’en oublie de lui répondre et que je dois encore donner la commande au barman. Ce dernier remarque assez rapidement mon inactivité et ne manque pas de me rappeler à l’ordre sans aucune douceur :

Dylan !! Qu’est-ce que tu fiches ?! T’as rien d’autre à faire ?!


Il a raison. Je ne devrais pas rester inactif alors que tout le monde travaille. Je ne suis pas là pour lambiner… Je tends donc la commande écrite au barman qui râle de plus belle, me reprochant de ne pas la lui lire. J’en suis tout bonnement incapable. Je vois flou, je ne sais pas pourquoi…
Mon regard se pose un instant sur la personne m’ayant accosté juste avant. Heureusement que je ne suis pas parti. Elle n’en a pas terminé avec moi. J’espère qu’on ne me le reprochera pas. Je n’ai pas envie qu’on me crie encore dessus… D’ailleurs, elle me conseille de ne pas me faire marcher sur les pieds. Je ne comprends pas…

... Personne ne m’a marché sur les pieds… Et… S’ils m’ont crié dessus, c’est que je le méritais…


Mon regard est baissé. Je n’ose pas la regarder dans les yeux. Ce n’est pas une bonne chose à faire. Quant à ma voix, alors que je parle, est basse. Est-ce qu’elle peut m’entendre dans ce brouhaha ambiant ? Il est rare pour moi de parler aux clients. Et, la plupart du temps, ils m’ignorent quand je leur apporte des plats. Ou même quand j’essaie de les séparer lors de bagarres. Alors, pourquoi, elle, accepte de me parler et de me regarder avec de regard que je n’ai pas l’habitude de voir autrement que pour les autres ? Qu’est-ce qui est différent ?
Elle s’installe près de moi et continue de me regarder. C’est ce que je remarque alors que je lève brièvement le regard pour vérifier si la conversation est terminée ou non. Je comprends alors que ce n’est pas le cas. Je ne vais pas me faire gronder si un client me demande de l’attention, n’est-ce pas ?
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Akshara Kamath
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Mer 17 Juil 2024 - 19:41


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A thread too tight

“ Peser le pour et le contre ”

En voyant l'attitude du barman à l'égard de son collègue visiblement déjà mal en point, Akshara leva un sourcil réprobateur mais préféra garder sa langue dans sa poche pour le moment. Mais les mots prononcés par le jeune homme aux cheveux blancs la surprirent d'autant plus. Comment pouvait-on mériter de se faire crier dessus dans le monde du travail ? Elle-même possédant des employés et domestiques dans sa résidence familiale sur Tekong Island ne se serait jamais permise de leur parler comme cela. Ce n'était pas respecteux. Pas normal. Pas humain non plus au demeurant.

« Tu ne mérites pas de te faire parler comme ça. D'autant que tu m'as l'air de faire de ton mieux. »

La jeune femme avait de nouveau planté son regard dans celui de son interlocuteur pour lui faire comprendre qu'elle ne plaisantait pas. Elle jeta un bref coup d'oeil sur le tableau des consommations et préféra passer commande avant de continuer la discussion afin que le serveur ne se fasse pas encore incendier pour rien.

« J'aimerais un cocktail sans alcool, fruit de la passion et mangue s'il te plait. »

Elle lui offrit un sourire et remarqua alors à quel point le jeune homme avait l'air mal en point. Son sourire disparut aussitôt et elle s'approcha comme pour lui faire une confidence.

« Tu n'as pas l'air d'aller bien du tout, depuis quelle heure tu as commencé le travail aujourd'hui ? Tu as eu le droit à des pauses pour souffler un peu ? Parce que là dans ton état tu vas finir pas faire un malaise. Tu ne peux pas demander un break ? »

Elle était sincèrement inquiète pour la santé du jeune serveur et n'hésiterait pas à un instant à mettre les pieds dans le plat s'il le fallait. Se mettre un pauvre petit barman insolent à dos ne lui faisait pas peur - même si par conséquent elle devrait sûrement aller chercher ailleurs pour ses informations. Tant pis, ce n'étaient pas les endroits qui manquaient.

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Mer 17 Juil 2024 - 20:28
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16 juillet 2106, dans un bar de Sungei Buloh, avec Akshara Kamath
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Je commence à avoir vraiment peur que mes mots n’aient pas été entendus. Je ne sais pas si je pourrais parler plus fort que ça sans avoir l’impression de crier. Sauf qu’elle n’a rien fait pour se faire crier dessus. Et même si c’était le cas, serais-je légitime de le faire ? Je fais tellement de bêtises dans une journée…

Cela me rassure de l’entendre me répondre sans crier, ni me reprocher mon ton de parole. D’un autre côté, je ne comprends pas vraiment ce qu’elle veut dire. Après tout, cela a toujours été comme ça. N’est-ce pas seulement sa vision des choses puisqu’elle ne me connaît pas ? Certes, je fais de mon mieux, mais ce n’est pas assez. Je ne dois pas faire de mon mieux, je dois faire correctement. Ce n’est pas la même chose…
Je n’ose pas regarder ses yeux alors que je me mords doucement les lèvres. Je ne sais pas comment lui répondre. Personne n’avait jamais remis en question la manière dont je suis traité habituellement. Et encore, parfois c’est pire parce que je fais encore plus de bêtises qu’aujourd’hui. Par contre, je suis indéniablement de plus en plus lent… Comme pour lui répondre. Elle va finir par se fâcher si je ne lui dis rien… Je pourrais même me faire frapper… Je n’ai pas mal quand on me tape, mais ça reste douloureux dans ma poitrine, lourd…

J’aperçois ses lèvres s’entrouvrir et je m’attends très clairement à ce qu’elle me gronde. Elle n’en fait rien, me commandant une boisson sans alcool. Je hoche doucement la tête et me tourne en direction du bar pour annoncer la commande aussi fortement que possible sans donner l’impression de crier :

Un cocktail sans alcool… euh… ah ! Fruit de la passion et mangue.


Je ne reçois aucune réponse du barman qui, pourtant, semble se mettre au travail. J’imagine que je ne mérite pas qu’on m’adresse la parole… Alors pourquoi le fait-elle ? Surtout pour me faire remarquer mon état et me demander si je me repose correctement. Du moins, c’est ce que je comprends de ses quelques questions. Je prends le temps de réfléchir sans comprendre ce qu’elle veut dire par là. La journée me semble longue, mais ne vient-elle pas seulement de commencer ? Je ne sais plus…

... Mmh… On m’a appelé tôt ce matin… Après…


Le barman vient vers nous et pose sans délicatesse un verre à cocktail devant la cliente en me regardant avec véhémence :

Hé !! Va pas raconter n’importe quoi aux clients ! Arrête de faire croire que t’es misérable et va donc bosser ! T’as autre chose à faire que me prendre mon job !


Je baisse la tête et fais volte-face dans le but de disparaître dans l’arrière salle et continuer, comme demandé, mon travail.
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Akshara Kamath
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Jeu 18 Juil 2024 - 17:22


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A thread too tight

“ Peser le pour et le contre ”

La commande est passée, orientée par la suite vers le barman qui ne répond rien mais commence à préparer le cocktail demandé. Toujours un sourcil levé d'un air réprobateur, Akshara sent les prémices de l'agacement la gagner. Certes, elle aurait pu passer son chemin et se concentrer sur la véritable raison de sa venue en cherchant des informations sur le réseau de la nouvelle drogue faisant fureur dans la cité, mais c'était simplement au dessus de ses forces. Alors la voilà maintenant engagée dans cette conversation au tournant très désagréable.

Et tandis qu'elle s'apprête à répondre à son interlocuteur, le barman lui apporte son verre qu'il dépose sans aucune douceur devant elle avant de s'en prendre une nouvelle fois à son collègue. Le jeune homme fait demi tour pour s'éclipser et l'héritière Kamath sent sa patience la quitter petit à petit.

« Hé, ça vous dirait pas de lui parler un peu mieux ? »

S'exclame-t-elle derrière son masque en tissu à l'adresse de l'homme désagréable qu'elle fixe d'un air assuré. Elle n'a pas peur de lui, ni des représailles. De toute façon, que pourrait-il lui faire dans un lieu public comme celui-ci ? Appeler le patron ? La faire mettre dehors ? Ce n'était pas comme si quelqu'un allait la reconnaître de toute façon.

Posant ses mains à plat sur le comptoir, elle fit face au barman avec une attitude déterminée en parlant assez fort pour être entendue des autres clients.

« C'est comme ça l'ambiance entre collègues ? Vraiment, ça fait rêver pour les clients. »

Dans un bar de la basse ville, comme si quelqu'un allait s'en soucier réellement... Dans la ville haute encore, elle aurait eut une chance de faire une mauvaise réputation à l'enseigne mais ici qu'espérait-elle réellement ?

« Vous voyez bien qu'il n'est pas en état de travailler ! »

Continua-t-elle de vociférer de sa voix sèche, sans crier mais sans aucune gentillesse dans son intonation. Mais les clients autour n'avaient que faire de la situation et continuaient leurs conversations et leurs consommations sans prêter réellement attention à la scène. Dépitée, elle poussa un soupir et saisit son verre en balançant quelques dollars sur le comptoir pour payer ce qu'elle avait demandé. Elle en but quelques gorgées pour faire passer l'amertume de ses propres mots et jeta un regard autour d'elle pour voir si le jeune serveur était encore dans les parages.

De nature calme et réfléchie, elle agissait rarement sous le coup des émotions. Mais l'injustice avait tendance à déclencher chez elle une légère déraison qui, elle l'espérait avec le recul, ne porterait pas préjudice à celui qu'elle tentait justement de défendre.

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Jeu 18 Juil 2024 - 19:01
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Après que je sois parti sans que personne ne m’en empêche, je suis pris à partie par un collègue qui me donne une nouvelle tâche.

De son côté, le barman écoute les remontrances de la cliente jusqu’au bout. Il cache son énervement. Me parler plus gentiment ? Et puis quoi encore ? Il n’est pas ma mère et, de toute façon, je ne suis là que pour les décharger un maximum jusqu’à ce que je sois complètement inutilisable. Il n’y a aucune raison valable de me laisser lambiner comme je le faisais à l’instant. Franchement, c’est quoi cette gonzesse avec son accoutrement étrange qui vient lui faire la leçon de morale ? Que sait-elle de toute façon de ce qui se passe ici ?
Finalement, alors qu’elle fait remarquer que je ne suis pas en état de travailler, il finit par lui répondre froidement :

Je prends bien note de vos recommandations. Si vous voulez bien m’excuser.


Sur ces paroles, il laisse son poste à quelqu’un d’autre et vient me rejoindre aussi discrètement que possible. Je suis alors en train de couper du pain dans le fond de la salle. Il n’est clairement pas de bonne humeur. Au contraire… Il me fait peur avec ses yeux qui me fusillent. Par prudence, je pose le couteau que je tiens et il en profite pour me donner un coup de poing dans l’estomac. Mon souffle est coupé et je tombe à genoux. J’ai du mal à reprendre mon souffle alors qu’il me prend les cheveux pour me parler sur un ton extrêmement glacial, menaçant :

Alors comme ça, on fait pitié aux clients ? Tu te rend compte qu’à cause de toi on me voit comme une mauvaise personne et un mauvais collègue. Eh ! La poupée. Tu vas te reprendre, et fissa.


Il me rejette en arrière sans la moindre douceur et me laisse là pour reprendre son poste. Je me relève difficilement. Je n’ai pas réussi à garder mon équilibre lorsqu’il m’a lâcher et, là, je ne me sens vraiment pas bien. Je n’ai pas mal. Seulement, j’ai l’impression que je vais m’évanouir. En me voyant ainsi, d'autres collègues me prennent avec eux avant de me jeter par la porte de service avec mes affaires. Encore une fois, je n’arrive pas à amortir correctement ma chute. Je mets un peu de temps avant de me relever grâce au mur face à la porte et aux poubelles. Est-ce que… je suis viré ? L’idée me terrorise. Que dois-je faire ? A cause de mon état et de mes émotions destructrices, je ne bouge plus, ne sachant pas quoi faire, au bord des larmes et de l’inconscience.
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Akshara Kamath
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Sam 20 Juil 2024 - 19:27


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“ Peser le pour et le contre ”

Le serveur lui répondit froidement et Akshara haussa les épaules ; de toute façon, le jeune serveur était parti et elle ne pouvait rien y faire. Ce n'était pas comme si elle comptait aller taper un scandale de force dans les espaces réservés au personnel ; elle ne pouvait pas sauver tout le monde et devait bien s'y résoudre. Reprenant donc le contrôle de sa mission d'origine, elle passa en revue les clients du bar pour chercher les plus à même de consommer de la drogue librement sans en avoir honte. De cette manière, elle pourrait tenter de glaner quelques pistes pour plus tard.

Mais alors que son regard parcourait l'assemblée, une scène se déroulant dans le fond de la salle la fit grimacer sérieusement. Est-ce que le barman était réellement en train de s'en prendre à son collègue ? En public qui plus est ? Sans que personne ne réagisse ? Elle serra le poing autour de son verre et vit d'autres employés se charger du jeune serveur pour l'emmener dieu sait où.

Lorsque le barman retourna derrière son comptoir, Akshara fit volte face et lui jeta le contenu de sa boisson à la figure.

« Avec mes compliments au chef. »

Siffla-t-elle froidement en quittant aussitôt sa place pour se diriger vers la sortie de l'établissement. Autant partir avant qu'on ne la mette de toute façon dehors. Elle n'avait pas envie qu'un de ces maudits employés pose la main sur elle pour la contraindre à sortir. Bien qu'elle ne soit pas de nature violente, elle avait appris à force de missions sur le terrain que parfois la douleur et la force étaient la seule chose que certains comprenaient. Et elle se voyait bien briser le bras de celui ou celle qui oserait toucher son épaule avec fermeté pour la raccompagner à la porte.

Alors voilà, elle préféra quitter les lieux de son plein gré et trouver un autre bar ou club quelconque pour faire ses recherches. Ce n'était de toute façon pas comme si elle avait une piste déjà engagée ici, elle était au tout début de sa mission et pouvait encore très bien retenter sa chance ailleurs.

Elle remit sa capuche correctement et se déplaça entre les passants qui se pressaient dans la rue, mélangés aux odeurs de clopes et autres substances, avec les bruits de foule à tout va et les fumées de street food sur le chemin. Toujours attentive, sur le qui vive, son regard parcourait rapidement tout ce qui l'entourait. Et voilà que ses yeux se posèrent sur une silhouette dans l'arrière ruelle qui bordait l'établissement qu'elle venait de quitter.

C'est sans aucun mal sous les néon acides de la basse ville qu'elle reconnut la tignasse blanche du jeune serveur et décida de venir à sa rencontre, un air inquiet en voyant son état lamentable.

« Est-ce que ça va aller ? »

Question un peu idiote au demeurant puisque son interlocuteur n'avait pas l'air du tout d'aller bien, mais elle voulait au moins vérifier qu'il était en capacité de parler et de comprendre le monde qui l'entourait. Dans le cas contraire, elle aurait été chercher de l'aide et des soins dans un des centres des Crushers à quelques dizaine de minutes de ces rues-là, plus haut dans le quartier de Sungei Buloh.

Elle n'osa poser une main sur son épaule de peur que ce simple contact ne l'effraie ou ne le fasse s'effondrer sous son propre poids. Mais elle restait tout proche au cas où il fasse une chute, pour le rattraper et lui éviter de se cogner la tête en cas de malaise.

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Sam 20 Juil 2024 - 20:14
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Avec mes doutes, ma fatigue et mes blessures cumulées, la fièvre s’installe comme bien souvent. Cela arrivait déjà sans ça à cause de mon corps à la constitution particulière. Cependant, actuellement, j’en suis au point de rupture. Je ne m’en rends pas compte alors que, assis dos contre le mur et les fesses au sol, je regarde la porte de service du bar fixement.

Comment vais-je payer mes dettes ? Puis-je trouver du travail ailleurs. Lui aussi va m’abandonner ? Il n’était pas là… Mais j’ai peut-être fait la bêtise de trop…
Je ne peux arrêter ces pensées sans vraiment réussir à raisonner ou trouver une solution. Je suis comme bloqué sans pouvoir bouger. Mes larmes brouillent ma vue déjà floutée par la fatigue et mon début de fièvre. Je n’ai pas la force de me lever et n’en ai même pas l’idée. Tout ce que je souhaite c’est qu’on me rassure, qu’on me dise que je ne vais pas être abandonné, que je vais pouvoir continuer à travailler. Je ne sais pas quoi faire si jamais on venait à me retirer ce travail si gentiment donné à une personne ignorante comme moi…

Je ne sais combien de temps je reste ainsi. Je me sens complètement hors du temps. Il pourrait pleuvoir que je ne m’en rendrais pas compte. Je reste focalisé sur mes craintes. Seule une voix connue mais pas familière me fait tourner la tête vers ma cliente de plus tôt. J’ai besoin de temps pour comprendre ce qu’elle me dit. Non, me demande. Un temps qui se compte en minutes avant que les larmes stockées au bord de mes yeux ne dévalent mes joues sans que mon visage ne change d’expression. Une expression de choc plus que d’autre chose. Mes lèvres s’entrouvrent sans qu’un mot n’en sorte dans un premier temps. Puis, après de nouvelles minutes, un son, puis des mots murmurés d’une voix chevrotante, désordonnés, disparaissant parfois dans le silence ou un son trop fort venant de plus loin :

Que d-... j’faire… ? Il… Sans… sans ça… Que… faire… ?


Pourquoi me donnerait-elle une réponse ? Elle est ma cliente… Non, mon ancienne cliente. C’est étrange qu’elle soit là pour me demander si je vais bien alors que je lui disais que oui un peu plus tôt. Pourquoi s’interesserait-elle à moi. Pourtant, elle est la seule qui me regarde, qui me voit, qui me parle… La seule… Mon patron, mon bienfaiteur… il a arrêté de me voir. Je pense qu’il me déteste, maintenant. J’ai fait trop de bêtises… Que puis-je faire ?
Doucement, je baisse la tête en fermant les yeux, une plainte s’élevant doucement alors que je continue de pleurer. Je suis tout simplement au bord de la rupture. Physiquement et moralement. Si je venais à tenter de me mettre debout, je ne tiendrais pas sur mes deux jambes. Je suis bien trop épuisé. En plus de cela, de mauvais souvenirs en profitent pour me faire du mal, ajoutant à ma confusion.
Quand ma voix s’élève à nouveau, c’est pour prononcer dans un murmure plaintif :

... tout seul… … Personne me voit…


Non, personne… Et si cette personne près de moi me voit, pour combien de temps cela sera-t-il ? Elle aussi pourrait bien finir par se lasser. Peut-être vaudrait-il mieux que je disparaisse ?
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Sam 20 Juil 2024 - 21:08


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A thread too tight

“ Peser le pour et le contre ”

Le jeune homme dans la ruelle semblait à bout d'énergie mais aussi de nerfs. Il pleurait à chaudes larmes et sanglotait entre deux respirations difficiles et ce n'est qu'après un certain temps qu'il parvint à articuler quelques mots incompréhensibles qui trahissaient encore davantage son mal être. Des pensées confuses, des morceaux de phrase que Akshara ne parvenait pas à traduire dans la situation. Il semblait s'interroger sur le devenir de sa situation... mais elle n'avait aucune idée de quoi il parlait réellement.

Finalement, elle descendit accroupis pour se mettre à sa hauteur et essayer de dégager l'aura la plus rassurante possible afin de ne pas le brusquer davantage, lui qui avait déjà été bien malmené quelques temps plus tôt.

Puis il ouvrit une nouvelle fois la bouche pour murmurer des mots d'une tristesse violente qui firent se baisser les sourcils de l'héritière Kamath d'un air désolé. Elle osa enfin poser une main douce sur son épaule et lui répondit :

« Hé... Je te vois moi, d'accord ? Reste accroché sur l'instant présent et respire calmement. »

Elle ne savait pas exactement où il voulait en venir lorsqu'il disait cela mais elle devait d'abord chercher à le calmer et à apaiser sa crise mentale si elle voulait avoir une chance de comprendre comment l'aider. Réfléchissant un instant, surtout aux vues de son état mental, elle se leva et jeta un œil dans la rue adjacente.

« Ne bouge pas, je reviens très vite. »

La meilleure solution qu'elle voyait dans l'immédiat était de lui donner quelque chose d'à la fois sucré et revigorant pour qu'il se sente moins mal physiquement dans un premier temps. Une boisson énergisante ferait donc l'affaire, même si ce n'était certes pas bon pour la santé au long terme, ce n'était pas une canette qui allait le tuer. Elle se dirigea vers la rue dont elle était partie tout à l'heure et trouva un distributeur dans lequel elle enfonça de l'argent pour récupérer la boisson demandée.

Elle s'empressa de revenir près du jeune homme et se remit accroupis à côté de lui tout en lui tendant la canette.

« Tiens, bois ça. Ça te fera du bien. Et quand tu iras un peu mieux on ira prendre une boisson chaude quelque part. »

Quoi de mieux qu'un bon thé ou qu'un chocolat chaud pour remonter le moral et provoquer un peu de réconfort ? En tout cas, c'est très certainement ce qu'aurait fait sa mère si elle était encore de ce monde. Et dieu sait qu'Askhara aspirait à être aussi bienveillante et altruiste que celle qui l'avait mise au monde.

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Sam 20 Juil 2024 - 21:53
Quand il n'y en a plus...
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Je sens un contact sur mon épaule. Un contact qui ressemble à quelque chose qui se pose avec légèreté sur mon épaule. Un contact qui m’est inconnu quand il vient d’une autre personne. Et, actuellement, il vient de cette personne qui est prêt de moi. Elle est accroupie quand je lève les yeux sur elle, pas vraiment sûr de ce qui est en train de se passer. Néanmoins, elle a mon attention. Du moins, ce qu’il m’en reste.
Elle me voit… C’est tout ce que je parviens à retenir de ce qu’elle vient de me dire. Elle me voit. Je m’y accroche comme à une bouée de sauvetage. Qu’elle puisse également m’abandonner par la suite n’a aucune importance. Tout ce qui importe c’est que je ne suis pas devenu invisible, une personne dont l’existence n’a plus aucune importance comme cela était déjà le cas au début de ma vie.
Ma respiration se calme légèrement, mes sanglots également, bien que mes larmes continuent de déborder avec douceur. Je n’ai pas conscience de cette peur latente jusqu’à ce qu’elle se lève. Où va-t-elle ? Pourquoi me laisse-t-elle ? J’ai beau avoir vaguement compris qu’elle me disait qu’elle allait revenir, l’angoisse me serre la poitrine. Elle aussi… va m’abandonner et ne plus me voir… ?

Doucement, je pose l’arrière de ma tête contre le mur contre lequel je suis adossé. Mes yeux se plantent sur le ciel noircit pas la nuit, écarquillés par la peur qui m’étreint. Je me sens terriblement insignifiant sous l’immensité du ciel. Puis, doucement, je lâche juste prise. Quelle importance, finalement ? C’est moi qui ait cru que je pouvais avoir un tout petit peu d’importance pour quelqu’un, qui l’ai espéré. Personne ne m’a jamais rien promis. Même elle… Ce n’était pas une promesse. Je ne crois pas…
La fièvre monte lentement et fait rougir mon visage. J’ai froid…

Des bruits de pas qui s’approchent plus que les autres attirent mon attention. Je tourne les yeux sans bouger la tête. Je ne m’y attendais pas… Elle est revenue. Elle est réellement de retour. Je pensais… Ah… J’ai fais la même chose que mes collègues quand ils me traitent de menteur alors que je dis la vérité. Je me sens coupable et mon expression prend une expression attristée. J’aimerais lui demander pardon, mais les mots ne viennent pas.
Elle s'accroupit comme plus tôt et me tend quelque chose. Une canette. Je la prends de ma main droite, la plus éloignée de la canette que je regarde longuement. Je ne connais pas cette boisson. … N’est-ce pas la première fois qu’on me donne quelque chose de la sorte ? De douloureux souvenirs me reviennent en mémoire. Des cris alors qu’une tranche de pain de mie a disparu. Une seule tranche… Alors une canette entière… ? Ah… Elle veut peut-être que… Non, elle m’a demandé de boire ça. Elle l’a dit, n’est-ce pas ? Je lève à nouveau les yeux vers elle et, dans un nouveau murmure, je lui demande :

J’ai… le droit… ? … Vraiment ?


Je guette sa réponse, bien que mes yeux ne s’attardent jamais dans les siens. Je ne veux pas la froisser…
Ce qu’elle me dit me confirme mon droit. Elle… m’encourage, c’est ça ? Puisque tel est le cas, je tente d’abord de bouger ma prothèse gauche pour ouvrir la canette. Elle ne bouge pas. Ça arrive parfois, même si je n’en connais pas la raison. Je soupire doucement de lassitude et place l’objet entre mes genoux pour la caler solidement. Je l’ouvre de ma main droite pour décapsuler la canette puis la prendre pour l’amener à ma bouche.
Le goût de cette boisson m’est complètement étranger. Etranger mais pas désagréable. Guettant malgré moi qu’on ne m’en veuille pas de boire, tendu, je bois lentement la boisson. Du moins, jusqu’à ce que j’avale de travers, ce qui m’amène à avoir une grosse quinte de toux. C’est bien la première fois que je bois à la canette de cette manière. J’ai vu tant de gens le faire. Je les ai enviés. Maintenant, je ne sais pas si j’aurais dû le faire. Je préfère boire dans un verre…
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Dim 21 Juil 2024 - 12:21


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“ Peser le pour et le contre ”

Le regard d'Akshara se porta sur l'état général du jeune homme après lui avoir tendu la boisson ; comment autant de misère avait elle pu arriver ? Etait-ce sa faute pour être intervenue ? Elle secoua légèrement la tête pour chasser cette pensée ; si chacun préférait ne pas agir lorsqu'il y avait une injustice, le monde irait encore plus mal. Enfin, ce qu'il restait du monde...

« Mais bien sûr que tu as le droit ! Bois, je t'assure que ça te fera du bien. »

Répondit-elle face à l'hésitation de son interlocuteur qui s'enquit finalement d'ouvrir la canette - non sans difficulté - et de boire quelques gorgées lentes jusqu'à avaler de travers et être secoué par une quinte de toux qui fit hausser les sourcils de surprise à la jeune femme. Décidemment, il était vraiment mal en point...

Elle le laissa cependant reprendre ses esprits et se calmer de sa gorgée irritée avant de poser son regard sur le bras qui refusait de bouger. Etait-ce normal ? Le temps des questions viendrait plus tard, si il parvenait à se remettre de ses émotions.

« Est-ce que ça va un peu mieux ? »

S'enquit-elle, toujours avec la même inquiétude dans la voix, tout en décrétant intérieurement que sa mission devrait attendre un autre jour. Quelqu'un avait besoin d'elle, quelqu'un que personne n'avait visiblement l'intention d'aider, et elle ne pouvait simplement pas tourner le dos à une âme en peine. Elle finit par prendre appui sur le mur pour s'asseoir le dos contre ce dernier, à côté du jeune serveur.

Elle se souvenait de la première fois où elle avait demandé à sa mère ce qu'il y avait de l'autre côté de la cité de Singapora. Cette dernière avait tenté de dissimuler son air triste et inquiet pour lui répondre que malheureusement tout le monde n'avait pas eu la chance de naître du bon côté de la société, mais que c'était le devoir de ceux qui avaient le pouvoir et l'argent de faire en sorte que la vie soit moins difficile pour les autres. Elle ne s'était pas étendue en détails devant sa jeune fille car la misère n'avait pas sa place dans l'innocence de l'enfance, mais elle savait qu'en grandissant, Akshara serait amenée tôt ou tard à comprendre comment fonctionnait la vie.

« Tu n'as pas trop froid ? »

Demanda-t-elle en quittant ses pensées lointaines pour revenir à l'instant présent alors qu'un courant d'air passait dans la ruelle.

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Dim 21 Juil 2024 - 13:10
Quand il n'y en a plus...
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Difficilement mais sûrement, je parviens à me remettre. Ce n’est pas si rare que je m’étrangle avec ce que j’avale, que ce soit de l’eau ou de la nourriture. Puis, je reprends mon souffle sans oser boire à nouveau dans la canette tout de suite. Je préfère prendre mon temps. Quoique… Ne devrais-je pas me dépêcher pour qu’elle ne perde pas le sien à cause de moi ? Après tout, elle a beau me voir et rester à mes côtés, je ne peux pas croire qu’elle n’ait que ça à faire… Tout le monde est occupé. Tout le monde a quelque chose à faire. Il n’y a que moi qui n'ai rien à faire sans son travail… Sans ça… Ah… Je me sens mal rien que d’y penser… Comment vais-je payer mes dettes si je n’ai pas de travail et que personne ne veut de moi… ?

Elle me demande si je me sens mieux. Pensant qu’elle fait référence à mon étranglement, je hoche doucement la tête et avoue dans un nouveau murmure :

Ça arrive souvent…


Un frisson me parcourt. Je n’arrive pas à me réchauffer. Je pose doucement la canette sur le sol irrégulier entre mes jambes et, le coude appuyé sur mon genoux, je maintiens ma tête de ma main valide. Alors que je ferme les yeux comme pour reposer mon esprit, et surtout parce que je me sens éreinté, je sens mon interlocutrice s’approcher un peu plus de moi. Je la laisse faire. Elle a le droit. Je me demande si elle le fait pour elle ou pour moi… Ce doit être difficile de m’entendre sans être proche de moi… Mais… Les poubelles ne la dérangent pas ? Ça ne doit pas être agréable pour une cliente comme elle…
Mon esprit s’embrume et je finis par poser ma tête sur son épaule. Je pourrais m’endormir à tout moment. Malgré le froid qui ne me lâche pas, je suis assez détendu pour ça. Les yeux fermés, j’entends sa question. Ma réponse est simplement soufflée alors que je ne bouge pas :

Si…


Sa chaleur et sa présence sont confortables. Je me sens coupable d’en profiter. Malheureusement, je ne parviens plus à me relever. Je ne m’en sens pas la force. J’ai seulement envie de dormir, me reposer un peu. Je me demande si je serais seul quand je me réveillerais… L’idée fait naître une nouvelle larme solitaire qui parcourt mon visage lentement. Cela me chatouille, mais je ne fais rien pour la chasser. Je me demande si c’est ça, avoir une relation calme avec quelqu’un…
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Dim 21 Juil 2024 - 20:04


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“ Peser le pour et le contre ”

Le jeune homme semble faible, fragile. Akshara réalise combien sa situation est confortable comparé à celle de son interlocuteur et cela lui provoque un léger pincement au cœur. Elle pourrait s'en moquer, faire comme si de rien était et profiter de son palais doré sans se soucier du reste de la ville. Mais son empathie naturelle était plus forte que sa condition de riche héritière.

A cet instant, elle se mit à en vouloir encore plus à son père d'agir comme il le faisait pour servir uniquement ses propres intérêts au détriment des plus miséreux. Tous ces trafics humains, ces trafics de drogues et ces malversations avaient un impact considérable sur la qualité de vie dans la basse ville et bien qu'elle fut déjà bien déterminée depuis de nombreuses années à agir pour protéger la communauté, une situation comme celle qu'elle vivait ce soir ne faisait que renforcer son opinion à ce sujet.

« Je ne t'ai même pas demandé comment tu t'appelles ? »

Elle se mordit la lèvre, hésitant un instant, avant de poursuivre.

« Je suis désolée, pour ma part je ne peux pas te révéler mon identité. C'est trop compliqué à expliquer mais ce serait te mettre en danger, et moi aussi par la même occasion. »

Si elle venait dans la basse ville ainsi camouflée derrière un masque et une capuche, dans des habits simples et passe partout, ce n'était pas pour donner son nom au premier venu même s'il ne ressemblait en rien à une menace. Il suffisait que par accident - ou sous la menace - il lâche des informations sur son statut ou son identité et cela pourrait compromettre des années de travail sous couverture.

« Viens. »

Déclara-t-elle ensuite en se levant, venant tendre sa main au jeune homme pour l'aider à se mettre debout. Elle lui proposa également son épaule pour qu'il s'y appuie si nécessaire mais ne le força pas ; il avait peut-être sa fierté ou simplement un rejet du contact humain qu'elle n'avait pas envie de contrarier.

« On va marcher un peu et trouver un café où s'installer. Tu seras au chaud. »

Elle réalisa alors que consommer comme elle l'entendait dans un établissement était peut-être trivial pour elle, mais pas pour tout le monde. Aussi crut-elle bon de rajouter :

« Ne t'inquiète pas pour les finances, je t'invite à prendre une boisson chaude. J'insiste. »

Préféra-t-elle préciser pour que le serveur ne se sente pas trop embarrassé qu'elle lui paye quoi que ce soit. Elle ne pouvait décemment pas crier ouvertement sur les toits de la basse ville qu'elle était bien assez aisée pour se permettre une telle chose, pourtant cela aurait probablement eu comme effet de le rassurer. Mais elle se disait que si elle était assez ferme sur sa proposition, il ne se sentirait pas le cœur à la refuser.

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Autant sa présence me rassure, autant je suis soulagé qu’elle me laisse reposer ainsi sur son épaule. Devrais-je m’en inquiéter ? Cela pourrait-il vouloir dire que ma présence est insignifiante ? Je ne veux pas y croire… Ma tête pèse tout de même un certain poids, alors j’imagine qu’une personne souhaitant que je n’existe pas voudrait ne pas ressentir ce poids. N’est-ce pas ? C’est plus rassurant de penser ainsi même si, au fond, je ne suis pas vraiment sûr que ce soit le cas…
J’ouvre très légèrement les yeux alors que j’entends cette jeune femme me demander… C’est mon nom qu’elle me demande, n’est-ce pas… ? Le doute m’assaille un instant, jusqu’à ce qu’elle me demande pardon de ne pas me donner son nom. Je ne comprends pas vraiment sa raison mais… A vrai dire, je ne m’attendais pas à connaître son identité. Qui se présenterait à une personne comme moi ? Un collègue a déjà posé cette question par le passé… Cela avait fait naître un poids immense dans ma poitrine puisque, à l’époque et contrairement à aujourd’hui, cela signifiait également qu’on ne voulait pas me connaître non plus. Je suis content qu’elle m’ait posé la question puisque ça signifie qu’elle me voit vraiment. Je ferme donc à nouveau les yeux en soufflant doucement ma réponse :

Dylan…


Je me rappelle encore de mon nom de famille. Seulement, ai-je le droit de le mentionner ? Ils m’ont laissé, mis à la porte… M’ont-ils un jour aimé ? Je ne sais pas vraiment ce qu’est l’amour bien que j’en ai déjà entendu parler. Pas directement, mais à travers des conversations dans lesquelles je n’ai jamais été convié. Pour cela, je n’ai pu poser aucune question. M’aurait-on répondu… ?
Je fronce légèrement les sourcils pour rouvrir les yeux à sa demande. Son ordre ? Cela me demande un certain effort. J’ai envie de dormir… Malheureusement, c’est impossible. Je me sens tomber alors qu’elle se relève et seule le petit boost d’adrénaline me permet de ne pas rencontrer le sol. Je me frotte doucement les yeux et les lève sur elle. Que se passe-t-il ? Pourquoi se lever ? On part ? Elle part ? Où ?

Sans trop y penser, je pose ma main de chair et de sang dans la sienne et, avec son aide, je me lève. Cela me demande beaucoup d’efforts et mes jambes me portent à peine. Je suis obligé de compter sur son aide alors que mes affaires jetées plus tôt par mes collègues avec moi-même jonchent encore le sol. Elle ne semble pas dérangée de me soutenir. Elle continue également de me parler. Je dois me concentrer pour comprendre au mieux ce qu’elle me dit. Je fais vraiment beaucoup d’efforts. J’aimerais lui dire que je voudrais dormir. J’aimerais me reposer… Mais… L’accepterait-elle ? Je n’ose pas. Pourrais-je me reposer là où on va… ?

Usant des dernières forces qu’il me reste, je marche comme je peux seulement grâce à son soutien. Je m’appuie complètement contre elle. Si elle n’avait pas été là, il est certain que je me serais endormi sur place. Sans elle, il aurait pu m’arriver n’importe quoi.
Je ne sais combien de temps est passé avant que je ne sente de l’air chaud sur mon visage. Du moins, plus chaud qu’à l’extérieur…
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Mar 23 Juil 2024 - 22:22


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“ Peser le pour et le contre ”

Le jeune homme finit par déclamer son identité à celle qui cherchait à l'aider, d'une voix toujours fragile et hésitante. C'est qu'il risquait de lui claquer entre les doigts si ça continuait... Elle hésita quelque peu à l'emmener dans un centre de soin pour le faire aider mais il parvint à s'appuyer sur elle pour marcher malgré son terrible état. Les sourcils d'Akshara étaient froncés, concentrés, comme si à chaque seconde qui passait elle allait se retrouver avec un maccabé dans les bras.

« Très bien Dylan, on y est presque. »

Rassura-t-elle alors qu'ils arrivaient aux abords d'une enseigne dont la devanture était un peu plus engageante que les autres pour la basse ville. Finalement, tous deux pénétrèrent dans le café et la jeune femme se pressa d'accompagner le serveur jusqu'à un canapé double agencé autour d'une table comme dans les dinner's américains.

Elle l'installa tant bien que mal avec les maigres forces qu'il lui restait et après s'être assuré qu'il n'avait pas de fièvre, elle se rendit au comptoir pour commander un chocolat chaud plein de crème et de sucre ainsi qu'une pâtisserie pour le jeune homme qui n'avait probablement pas mangé de la journée, à en juger les conditions de travail dans lesquelles elle l'avait rencontré. Pour son propre chef, elle ne commanda rien car elle ne voulait pas laisser apparaitre son faciès en consommant quelque chose.

Elle retourna ensuite à sa place en face de Dylan et réajusta son masque pour respirer correctement en intérieur sans pour autant le quitter.

« La serveuse arrive bientôt avec de quoi reprendre des forces. »

Déclara-t-elle avec un léger sourire derrière le tissu qui couvrait le bas de son visage, un sourire qui pouvait néanmoins se deviner dans sa voix. Elle tentait de se montrer la plus rassurante possible pour ne pas provoquer une nouvelle crise de son interlocuteur. Jamais encore elle n'avait eu à gérer une pareille situation ; elle se contentait donc de faire ce qu'elle imaginait que sa mère aurait fait à sa place.

Quelques minutes passèrent avant qu'une jeune femme habillée d'un tablier vintage ne vienne leur apporter ce qu'elle avait commandé au comptoir, un sourire accroché aux lèvres. Sourire qui d'ailleurs se transforma en grimace inquiète à la vue du corps affaibli du serveur, avant qu'elle ne jette un regard à Akshara pour confirmer avec elle que tout irait bien. L'héritière Kamath hocha la tête pour la conforter sans prononcer un mot et la serveuse du café s'éloigna après un dernier regard vers Dylan.

« Si tu ne termines pas tout ce n'est pas grave, on demandera une boîte à emporter chez toi. »

Son regard ne pouvait désormais s'empêcher de parcourir les traits du jeune homme affaibli en cherchant des traces de sévices ou autres indices sur sa condition. Elle n'osait pas lui poser de questions trop personnelles mais pourtant la curiosité la titillait. Ravalant sa langue, elle se contenta de croiser les bras sur la table.

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Mer 24 Juil 2024 - 0:20
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C’est vraiment très étrange pour moi de ne recevoir aucune remarque négative. Que ce soit sur mon état, mon comportement, mes manières, mon manque de considération… Elle ne me fait pas le moindre reproche. C’est comme si… comme si j’avais le droit d’être ainsi…
En général, je garde mes larmes et mes pensées pour moi. J’étais persuadé que personne ne voudrait m’écouter. Encore maintenant, je ne comprends pas vraiment ce qui la pousse à s’inquiéter autant pour moi. Nous ne nous connaissons pas, elle ne sait pas combien je suis une mauvaise personne. Ah… Justement… Ce doit justement être parce qu’elle ne me connaît pas. Alors, cela signifie qu’une fois qu’elle me connaîtra mieux, elle ne me verra plus.

En attendant, je me lève avec difficultés et m’appuie sur elle pour pouvoir marcher lentement, sans doute vers le café qu’elle m’a mentionné plus tôt. Cela se vérifie après un moment qui me paraît long, peu de temps après les encouragements qu’elle m’offre alors que je m’essouffle, lorsque l’odeur du café et une douce chaleur m’atteignent. Je trouve cette sensation très agréable… Je ne saurais pas le définir, mais je sens que je voudrais rester là.
Elle m’aide à avancer dans la salle et à m’asseoir sur une banquette. Je fais de mon mieux pour déployer des efforts dans mon installation. Je ne veux pas qu’elle ait à tout supporter. Ce serait mal de ma part, j’en suis persuadé. Et, assis, je m’adosse complètement à mon assise, m’affaissant légèrement par pure fatigue. Il fait plus chaud, plus que dehors déjà, pourtant j’ai toujours froid. Est-ce normal ? Je ferme les yeux pour les reposer en espérant voir moins flou quand je les rouvrirai. C’est alors que je sens la sensation qu’on pose une main sur mon front. Je laisse faire bien que je ne comprenne pas du tout ce geste. Je suppose que c’est elle qui me l’a fait puisqu’elle n’a pas bougé après mon installation. Par contre, elle s’éloigne une fois que la main a quitté ma tête.

Je l’attends et, en entendant qu’on s’approche, je rouvre les yeux. C’est elle qui s’installe à la même table que moi, sur la banquette d'en face. Elle ne dévoile pas son visage. Est-ce pour cette même raison qu’elle a mentionné plus tôt quand elle m’a dit ne pas pouvoir me dire son nom ? Je n’en sais rien… Je… ne me rappelle plus de cette raison… C’était quoi déjà… ?
Je l’écoute au mieux, notant qu’elle a commandé quelque chose, comme elle me l’avait promis. “Reprendre des forces”... N’est-ce pas en dormant qu’on fait ça ? Il ne m’a jamais semblé perdre vraiment de force durant toutes ces années… Toutefois, je préfère ne pas la contredire. Je ne voudrais pas la vexer… Je ne veux plus de dispute pour ce soir… Je… … Ai-je le droit de dire que j’en ai marre ? En contrepartie, je hoche la tête doucement avant de me frotter doucement les yeux.

Le silence qui s’installe à notre table n’a rien de pesant. Je ne saurais pas vraiment comment l’expliquer… Je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose de mal ou de devoir dire quelque chose à tout prix. Pourtant, n’est-ce pas ce que nous devrions faire ? Les quelques personnes présentes ne restent pas là sans rien faire lorsqu’elles sont ensembles… C’est la première fois que je vais dans ce genre d’endroit de cette manière, comme client. Je ne sais pas du tout ce que je devrais faire. Je me creuse lentement les méninges, espérant trouver des réponses par moi-même. On m’a appris récemment que les personnes qui ne savent pas trouver des solutions seules sont agaçantes. Je ne veux pas paraître agaçant face à cette personne…
La serveuse arrive avec un plateau portant deux types de vaisselle : une tasse et une petite assiette, le tout accompagné de deux petites cuillères. Chacun de ces éléments est placé devant moi, m’apportant le doux fumé du chocolat chaud et l’envie de goûter enfin à un gâteau. Je n’ai jamais eu l’occasion de connaître le goût de l’un ou de l’autre puisque cela m’a toujours été refusé quand j’étais jeune et… durant ces dix dernières années je n’ai pas eu cette occasion. Rien que prendre un morceau de pain de mie dans un paquet m’angoisse fortement et m’empêche donc de manger, tout simplement. Ce que j’arrive le mieux à manger, ce sont les fruits, et notamment les pommes. Ai-je vraiment le droit de toucher à ces mets qui m’ont l’air particulièrement délicieux ? Non… Avant toute chose… Est-ce vraiment pour moi ? Peut-être qu’une autre commande qui m’est destinée va arriver sous peu…

La serveuse s’éloigne sans que je ne lui ai accordé aucun regard, toute mon attention étant fixée sur ces mets incroyables qui se trouvent devant moi. Mon accompagnatrice me fait alors plus ou moins comprendre que tout ceci est pour moi et que, si je n’arrive pas à manger, je pourrais toujours l’emporter avec moi. Je la regarde avec des yeux arrondis par la surprise. Jamais je n’aurais pu en espérer autant. Si on m’avait seulement accordé une bouchée de la pâtisserie et une gorgée de la boisson, alors j’aurais été comblé. Pourtant, on m’offre bien plus que ça…

Merci…


Aucun autre mot ne me vient alors que les larmes me montent aux yeux. Avec la canette qu’elle m’a offerte plus tôt et l’assurance qu’elle a les moyens de payer le café, son insistance pour que je boive une boisson chaude, je ne peux que comprendre que c’est réellement pour moi. Même en étant aussi fatigué. Alors, avec précaution pour ne commettre aucune maladresse, je prends la tasse de mes deux mains, faisant légèrement tinter la céramique avec ma prothèse que j’arrive à bouger avec difficulté. La tasse est chaude… et agréable…
Je reste immobile un instant avant de lever la tasse à mes lèvres et prendre une petite gorgée. Le goût est doux et sucré. J’adore tant cette sensation que j’en bois quelques autres gorgées avant de reposer doucement le récipient sur la table. Cette fois, les larmes coulent à nouveau. Je pleure à chaude larmes, sanglotant doucement.

C’est bon… C’est très bon…


Ma voix est étranglée par mes sanglots et mes émotions. Jamais je n’aurais cru pouvoir goûter quelque chose d’aussi bon de toute ma vie. A côté de ça, la boisson en canette ne me plaît pas vraiment.
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Dim 28 Juil 2024 - 14:30


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“ Peser le pour et le contre ”

Dylan sembla ému par ce qu'il goûtait ; la jeune femme n'en fut que davantage décontenancée. Elle qui avait toujours oeuvré pour le bien des citoyens, voilà qu'elle était confrontée à la misère au sens très proche du terme. Oh bien sûr elle pouvait imaginer ce qu'était la vie des habitants hors du luxe qu'elle connaissait, surtout ceux de la basse ville, rien qu'en voyant l'état des rues et l'ambiance globale règnant à Singapora. Mais côtoyer d'aussi près quelqu'un qui visiblement vivait le malheur au quotidien, c'était autre chose.

Outre le fait de renforcer ses convictions, cela créait une sorte de colère en elle. Envers son père ? Oui, d'une part. Mais envers elle même aussi. Une sorte de "non légitimité" à s'être déjà plainte de son existence lorsque certaines choses lui arrivaient, comme la mort de sa mère. Oh certes, c'était un événement tragique, mais comparé à une vie entière de misère elle avait l'impression que son deuil n'était que vain caprice...

Mais elle devait garder les pieds sur terre et ne pas se confondre en pensées désagréables si elle voulait être efficace dans sa cause. Aussi, elle n'allait pas pouvoir s'éterniser ici indéfiniment.

« Tu as un endroit où aller après ? »

Demanda-t-elle en espérant que le jeune serveur ait un logement quelque part, un toit sur la tête, auquel cas elle l'accompagnerait dans un centre pour réfugiés car elle ne pouvait bien évidemment pas ramener quelqu'un chez elle comme cela. Déjà pour ne pas éveiller les soupçons dans l'esprit de son père ou de l'un de ses collaborateurs, mais aussi parce que son identité pourrait être révelée et qu'elle attirerait trop l'attention. Et puis d'un autre côté, elle ne pouvait pas prendre sous son aile tous les miséreux qu'elle croisait, aussi triste cela puisse être.

Elle devait rester raisonnable et logique pour garder un maximum de cartes à jouer dans sa main. Des cartes à jouer pour les citoyens, pour la liberté, pour sauver un plus grand nombre de personnes au long terme. Peut-être même les sauver tous ? Non, ce serait beaucoup trop prétentieux de penser cela.

« Si tu n'as nulle part où t'abriter je peux t'accompagner dans un refuge. Sinon je peux te ramener jusque chez toi quand tu auras assez mangé et que tu te sentiras prêt à marcher un peu. »

Son regard passa de façon un peu paranoïaque autour d'elle. Elle s'était déjà bien attardée dans le secteur, sans rien comme information à se mettre sous la dent ; elle espérait ne pas s'être fait remarquer par qui que ce soit. Lorsqu'elle rentrerait chez elle, il lui faudrait faire preuve d'une grande prudence et d'une grande discrétion à ne pas être suivie.

Mais chaque chose en son temps. D'abord, s'assurer que Dylan ne dorme pas n'importe où ce soir.

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Dim 28 Juil 2024 - 15:32
Quand il n'y en a plus...
16 juillet 2106, dans un bar de Sungei Buloh, avec Akshara Kamath
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Gardant la tasse entre mes mains, bien qu’elle soit posée sur la table en face de moi, je mets un peu de temps avant de me calmer. J’ai beaucoup de mal à contenir mes émotions et donc mes larmes. Pourtant, jusqu’à présent, j’avais réussi à ne rien montrer pour n’embêter personne…
Je me force à me calmer, sans bouger. C’est compliqué, mais je finis par pouvoir sécher mes larmes en me convainquant que je finirais pas l’énerver ou la mettre dans l’embarras si je continuais à pleurer comme un enfant. Je suis maintenant un adulte, je ne devrais pas me laisser aller à de telles effusions. Même poser ma tête sur son épaule devait être bien au-delà de l’acceptable. Pour tenter de me reprendre, je prends une nouvelle gorgée de cette merveilleuse boisson chaude. Je suis tellement heureux d’avoir droit à cela malgré que je ne me sente pas légitime d’en avoir. Après tout, avec ce qu’il s’est passé aujourd’hui, il aurait été normal que je sois privé de beaucoup de mes droits. Déjà, si je ne suis pas viré, je serais soulagé…

Sa voix s’élève à nouveau doucement. Il me semble que sa question porte sur un “endroit”, mais je ne suis pas sûr d’avoir compris. Je ne peux donc pas lui répondre et je me sens tendu à l’idée de lui faire répéter. Mon regard se baisse alors que je me demande ce que je devrais faire. Je ne veux pas la mettre en colère ou lui faire croire que je ne l’écoute pas du tout. J’ai juste… Non. Je me cherche des excuses en prétendant que j’ai décroché de la conversation pour ne pas me laisser aller. Même si c’était le cas, j’aurais dû rester attentif. Ce n’est pas normal de ne pas comprendre de simples phrases. On me l’a souvent répété…

Heureusement pour moi, elle ne se fâche pas et, pour mieux me montrer attentif, je la regarde sans me montrer insistant alors qu’elle reprend la parole. Elle ne fait pas mention de mon manque de réponse et d’attention. A la place, elle semble vouloir savoir si j’ai un endroit où aller. Un logement ou un refuge… Qu’est-ce qu’un refuge, outre un endroit où dormir ? Qu’est-ce qu’on y fait ? Pourquoi pourrais-je y aller ? Je ne connais pas du tout ce genre de lieu, n’y ayant jamais entendu parler. Mais, d’un autre côté, ça ne m’empêche pas de lui répondre en baissant à nouveau les yeux sur ma tasse :

J’ai un appartement…


Maintenant que j’y pense… Si jamais le patron ne veut plus de moi, je ne vais certainement pas pouvoir y rester. C’est lui qui m’a dit d’y rester en échange d’argent tous les mois. Il me disait que c’était normal de faire ça pour ses employés, et surtout moi qui n’avait nul part où aller. Mais comme je ne serais plus son employé s’il me vire… je n’y aurais plus le droit ?
L’idée que mon bienfaiteur m’abandonne me donne les larmes aux yeux. Néanmoins, cette fois, je me force de les cacher en m’essuyant les yeux. J’ai l’air assez pathétique comme ça… Elle doit en avoir marre. J’hésite un moment puis je lui demande avec cette même hésitation :

Ca… ne vous dérange pas ? Je veux dire… … C’est très gentil de m’aider. C’est plus que je le mérite… Mais… Vous… Vous devez être occupée, non ?



Elle n’a pas l’apparence d’une personne venue là pour s’amuser et je suis certainement en train de lui faire perdre un temps précieux si c’est le cas. Je ne veux pas l’obliger à rester avec moi si c’est vraiment le cas. Surtout que j’ai plutôt l’habitude de me retrouver seul pour rentrer… C’est presque étrange qu’on veuille m’aider à rentrer chez moi, tout comme c’est étrange que je sois là avec de la nourriture offerte. Ça fait chaud au niveau de mon cœur. Pourtant, j’ai peur d’outrepasser mes droits et de ce qui pourrait m’arriver si on venait à le découvrir…
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Akshara Kamath
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“ Peser le pour et le contre ”

Visiblement, le jeune homme possédait un appartement quelque part et il y avait bien fort à parier que ce soit dans la ville basse. Akshara ne voulait pas émettre de jugement hâtif, cependant les signes ne trompaient pas ; il n'avait pas l'attitude ni les propos de quelqu'un vivant une existence décente dans la ville haute. Sa peur de perdre son travail, sa modestie extrême, son côté émotionnel face à l'aide reçue, sa faiblesse physique de s'être trop arraché à la tâche... Non, elle ne pouvait pas se tromper. Restait encore à espérer que le logement n'était pas dans un endroit parmi les plus dangereux de la cité-Etat car elle ne voulait pas trouver les ennuis sur son chemin.

Une moue étrange prend place sur les traits de la jeune femme ; est-ce que Dylan sera capable de s'en sortir une fois qu'elle l'aura laissé devant sa porte d'appartement ? Intérieurement, elle se maudissait un peu d'être aussi sensible à la douleur des autres car voilà maintenant qu'elle était inquiète pour une vie dont elle n'avait même pas conscience il y avait quelques heures de cela encore. Elle ne pouvait pas, ne devait pas attacher trop d'importance aux choses si elle voulait avancer, mais c'était plus fort qu'elle. Elle n'avait simplement pas pu rester les bras croisés sans rien faire. Et tant pis si cela avait rendu caduque sa mission du jour.

Le jeune serveur, toujours les larmes aux yeux, finit par lui demander confirmation que cela ne la dérange pas de faire tout ça pour lui et qu'elle doit probablement être occupée. Oui, c'était le cas. Mais il semblait bien trop fragile et abattu pour qu'elle ne lui explique clairement qu'elle avait mis de côté ses projets pour l'aider. Il n'avait pas besoin d'entendre cela. Rien ne serait ressorti de bon d'une telle interaction. Aussi, la brune se contenta de répondre ces mots :

« Ne t'en fais pas pour moi, si je prends le temps de m'assurer que tu rentres en un seul morceau c'est que je peux le faire. »

Une semi vérité ; après tout, l'avantage de "travailler" pour son propre compte c'était qu'elle n'avait de compte à rendre à personne. Et même si trouver des information sur le néonapur était d'une grande importance, à ce stade des choses porter secours à quelqu'un l'était tout autant. Voilà, le dilemme mental était presque résolu ; elle se confirmait qu'elle avait fait le bon choix.

Son regard recommença à se balader furtivement dans la salle autour d'eux. Plus elle s'attardait, plus elle prenait de risque qu'on retienne sa présence en ces lieux. Ceci dit, elle n'avait pas envie de précipiter Dylan ni de le rendre plus nerveux qu'il n'était déjà. Elle recentra donc son attention sur lui pour ne pas avoir l'air de guetter quelque chose et lui offrit un léger sourire derrière son masque en tissu.

« Nous partirons quand tu auras suffisamment repris des forces, quand tu auras assez mangé. Prends ton temps. Tu as moins froid ? »

Elle ne voulait pas le brusquer avec son inquiétude mais elle se sentait comme responsable de lui à cet instant, aussi cherchait elle à s'assurer qu'il allait au moins un peu mieux que lorsqu'elle l'avait trouvé dans cette ruelle derrière le bar où il travaillait. L'envie de lui poser des questions plus personnelles sur sa vie la reprit de nouveau mais elle étouffa sa curiosité derrière un léger soupir discret. Cela ne la regardait pas. Et si elle voulait éviter de s'investir davantage que ce qu'elle avait déjà fait, il lui fallait en savoir le moins possible.

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Lun 5 Aoû 2024 - 15:44
Quand il n'y en a plus...
16 juillet 2106, dans un bar de Sungei Buloh, avec Akshara Kamath
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Je suis inquiet que je sois en train de l’empêcher de faire ce pourquoi elle est venue ici. J’ai l’impression qu’elle n’est pas là pour simplement prendre du bon temps ou aider les personnes dans le besoin. C’est assez difficile à expliquer… Dans une certaine mesure, j’espère me tromper totalement sur ces impressions qui me laissent un goût amer en bouche.
Mon regard est posé sur le chocolat chaud dans la tasse que je tiens entre mes deux mains. J’aimerais pouvoir ressentir la chaleur qui se diffuse dans mes doigts sur l’entièreté de mon corps. Je ne me fais toutefois aucune illusion, je me doute que ça arrive réellement même si je pose la tasse contre mon torse. Ce serait bizarre, en plus. Je n’ai jamais quelqu’un faire une chose pareille avant.

Lorsqu’elle commence à me rassurer sur le temps qu’elle me donne, je remonte mon regard sur elle. C’est rassurant de l’entendre me dire qu’elle le fait parce qu’elle le peut. Je me dis alors que je me suis peut-être trompé et qu’elle était venue là pour quelque chose de sans doute trivial. Si vraiment ses affaires avaient une importance capitale, jamais elle ne perdrait tout ce temps avec une personne telle que moi.
Rassuré, je me délecte d’une nouvelle gorgée de ma boisson. Je n’ose pas toucher le gâteau. Il est extrêmement joli, ce serait dommage de le détruire. Je ne doute pas un seul instant qu’il soit bon. J’aimerais beaucoup découvrir le goût qu’il a. Néanmoins… je ne peux pas. J’ai l’impression que je vais briser quelque chose si je plante ma fourchette dedans.

Je me demande pourquoi elle prend autant soin de moi. Je n’ai rien fait pour le mériter. Y a-t-il quelque chose qu’elle voudrait me demander ? Cela me fait un peu penser à cette rencontre avec cet homme qui voulait récupérer un colis que je lui apportais et un coffre que je l’ai aidé à prendre. Une erreur de ma part… Une très grossière erreur que je regrette encore, pour laquelle je m’en veux énormément. Autant je me dis que c’est bien que je sois encore en vie puisque je vais pouvoir régler ma dette, autant voir mon patron se fâcher si fort fait que je me sens mal. Comment aurais-je pu savoir ? Quels indices avais-je ? Peu importe… Puisqu’il va sans doute m’abandonner maintenant, ce n’est pas comme si tout ça était important, désormais. J’aimerais… peut-être… oui, j’aimerais que tout s’arrête. J’ai l’impression d’avoir atteint un mur infranchissable. Cette personne face à moi semble vouloir m’aider à l’escalader, pourtant… pourtant ne suis-je pas encore très seul ?

Je me rends compte que je ne bouge plus et que je ne faisais plus attention à ce qu’il se passait autour de moi quand une question m’atteint. Je n’en distingue le sens qu’après une dizaine de secondes et je réponds doucement, pas certain que cela soit une bonne réponse :

Pas vraiment…


J’hésite grandement avant de m’expliquer avec une crainte que je tente de contenir, de garder pour moi, pour ne pas l’embêter si jamais elle ne souhaite pas savoir ce que je lui explique :

Je… Mes mains se réchauffent grâce à la tasse, mais… … mais sur tout le reste du corps, j’ai froid. … Quand je bois ça va mieux, un peu, mais après j’ai encore froid…


Je ne sais pas trop comment expliquer ce ressenti. C’est bien la première fois que je tente de mettre des mots sur des signaux que m'envoie mon corps puisque personne avant elle ne s’y est intéressé. Et même pour moi, c’est compliqué de savoir si ce que je dis est la réalité ou non. Est-ce vraiment cette sensation, ou suis-je en train de me tromper totalement ? Est-ce du froid ou les tremblements qui me secouent de temps à autre sont dûs à autre chose ? De la peur, peut-être ? Un soupir m’échappe un peu alors que je me rends compte combien je me sens mal. Je ne sais vraiment pas quoi faire et cela commence à me retourner l’estomac. La peur de l’erreur commence à me faire perdre mes moyens. Seul le calme de mon interlocutrice me permet de garder pied et de me rappeler que, oui, cette fois j’ai le droit d’être là et de consommer ce qui se trouve devant moi. Pour me rassurer un peu, je termine doucement ma tasse, n’ayant toujours pas touché la part de gâteau.
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Mar 13 Aoû 2024 - 7:58


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“ Peser le pour et le contre ”

Le jeune homme ne parvenait pas à se réchauffer malgré la chaleur de l'établissement dans lequel ils se trouvaient ; peut-être disposait-il d'une condition de santé particulière ? Peut-être était-il malade ? Elle hésita à aller reprendre sa température mais elle n'avait rien senti tout à l'heure ; à vrai dire, elle était loin d'être médecin et si ce geste automatique lui avait semblé de mise elle n'était pourtant pas experte en la matière.

« Je vais te raccompagner chez toi, je pense que tu as besoin de repos. »

Dit-elle doucement en remarquant qu'il n'avait pas encore attaqué sa part de gâteau. Elle se demandait si la pâtisserie n'était pas à son goût ou s'il n'osait simplement pas. Dans tous les cas, elle interpella une serveuse pour lui demander poliment de leur rapporter une boîte ou un contenant quelconque afin d'y mettre le morceau de gâteau pour que Dylan puisse l'emporter avec lui.

La jeune femme revint quelques minutes plus tard avec une boîte dépliante en carton et Akshara la remercia avant de construire le réceptacle en insérant les languettes dans les bons trous. Une fois chose faite, elle la tendit à son interlocuteur pour qu'il s'occupe de disposer la pâtisserie dedans s'il n'avait pas l'intention de la manger maintenant.

« Tu te sens prêt à repartir ? »

Demanda-t-elle avant de jeter un nouveau coup d'œil tout autour d'elle. Oui, il était temps pour elle aussi de lever le camp avant de trop attirer l'attention. Elle se redressa sur son siège, remettant sa capuche et se préparant à aller aider le jeune serveur à se relever s'il en avait besoin.

« Tu peux t'appuyer sur moi si tu veux. »

Déclara-t-elle avec une tentative de douceur malgré l'empressement qu'elle ressentait au fond d'elle. Jamais elle ne s'était retrouvée dans pareille situation et elle avait la sensation d'être responsable d'un autre être vivant alors qu'elle était venue ici pour une recherche d'informations en dissimulant son identité. S'il se passait quoi que ce soit, serait-elle capable de défendre le jeune homme qui n'avait plus aucune force en lui ?

Non, il ne fallait pas commencer à projeter le mal. Personne n'avait l'air de l'avoir particulièrement remarqué et il était impossible qu'on l'ait reconnue avec son accoutrement. Elle n'avait plus qu'à ramener Dylan dans son logement afin de s'assurer qu'il se repose correctement.

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Dylan Anagnos
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Mar 13 Aoû 2024 - 21:36
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Alors que je termine le contenu de ma tasse, mon interlocutrice me fait savoir qu’elle va me raccompagner chez moi. Je hoche doucement la tête, en pensant qu’elle a sans doute raison. Après tout, les autres savent bien mieux que moi. Puis, c’est vrai que j’ai très envie de dormir. Pour une fois, même si nous ne sommes pas en hiver, je pense que je vais prendre la couverture en espérant que personne ne me voit faire. C’est une peur que je garde même si je vis seul. Comment font-ils tous pour avoir ce droit ? Que dois-je faire pour… Ah… Peut-être que j’ai fait quelque chose de mal qui fait que je n’y aurais jamais le droit. J’aimerais simplement savoir ce que c’est… Et… était-ce différent pour le chocolat chaud ou pour le gâteau ? Je ne comprends vraiment pas…

La serveuse d’avant est interpellée alors que je regarde le gâteau. J’en ai envie… mais pas totalement. Je ne suis pas certain de comprendre moi-même. Mais, dans le doute, je préfère ne pas y toucher. Au moins, j’ai fini mon chocolat chaud. C’était vraiment une bonne chose de pouvoir le boire. Je ne sais pas si je pourrai le faire encore un jour. Je n’ose pas espérer. Ce devait être spécial. Après tout, je n’ai rien fait pour le mériter…
Je réfléchis silencieusement à tout ça sans oser en parler, ne sachant pas comment m’y prendre. Puis, je ne voudrais pas embêter cette personne qui a déjà été extrêmement gentille avec moi malgré toutes les bêtises que j’ai pu faire. C’est durant ce temps que la serveuse revient. Je ne monte pas mon regard sur son visage, mais je la vois donner un carton un peu étrange. Puis c’est mon interlocutrice qui prend le temps de mettre le gâteau dans le carton qu’elle plie avec une adresse que je lui envie. Cela fait, elle me demande si je me sens en état de partir. Doucement, je hoche la tête avant de sortir du box. Je crois comprendre qu’elle préfère ne pas rester là et je ne pense pas avoir le droit de lui prendre plus de temps que je l’ai déjà fait. Je me demande pourquoi elle regarde autant autour d’elle… Elle a peur ?

En faisant attention, j’accepte son aide même si je ne sais pas trop comment m’y prendre. Je m’en veux pour ça, pourtant je la laisse surtout me guider pour m’appuyer sur elle, surtout que je ne me sens pas très en équilibre. Un peu comme lorsque je n’avais plus mon bras gauche et pas encore ma prothèse. Est-ce que tout va bien aller pour elle ?
Au fur et à mesure que nous avançons, je lui indique le chemin menant à mon appartement se trouvant dans un immeuble pas très bien fréquenté et dans un état plus qu’approximatif. Personnellement, c’est le premier appartement que je vois de ma vie et je sais que je n’aurais jamais le droit à mieux. Ce serait vraiment une perte de biens de me laisser quelque chose de mieux.

Devant la porte de l’immeuble, je me détache doucement de la jeune femme en lui adressant quelques mots :

Merci… pour tout.


Je ne sais pas quoi lui dire de plus. Après tout, je ne suis pas très habitué à avoir ce genre de contact avec les autres. Néanmoins, je sais que ce qu’elle a fait pour moi est énorme et que jamais je ne pourrais la remercier à la hauteur de son aide. Ce qui est certain c’est que c’est mieux que je ne lui prenne pas plus de temps en l’emmenant jusqu’à chez moi…
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